Le texte analyse les stratégies d'entreprises extractivistes du secteur minier et minières et agro-industriel au Brésil pour implanter leurs infrastructures sur des territoires occupés par l'agriculture familiale. A partir de données collectées auprès d'agricultrices au contact avec le mouvement agroécologique et féministe dans deux régions du sud-est du pays, nous montrons que ces stratégies vont de promesses de revenus et d'emplois faites aux agriculteurs, à des services proposés par l'entreprise et à des tentatives de contrôle sur les territoires, à des intimidations, des viols et des assassinats. Nous démontrons que l'ensemble de ces stratégies utilise le genre afin de susciter l'adhésion des agriculteurs et agricultrices aux projets et à leurs infrastructures ou d'attaquer leur résistance à ceux-ci : notamment à travers la division sexuelle du travail, les rôles de genre, l'instrumentalisation et renforcement du modèle socio-familial et les corps des femmes.