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Sociologies et crises environnementales

Jeudi 15 juin de 16h30 à 18h30 

MILC Amphithéâtre

Organisation : Sébastien Roux (iGlobes - CNRS) et Hadrien Malier (Iris - EHESS)

Intervenant.e.s : Marine Bobin (LISST - Université Toulouse - Jean Jaurès), Soledad Fernandez-Bouzo (Universidad de Buenos Aires), Gaëlle Ronsin (CERES - Université de Franche-Comté)

Argumentaire

Crise climatique, crise de la biodiversité, crise de l’eau, crise énergétique, crise des déchets… La multiplication des crises dites « écologiques » ou « environnementales » bouleversent en profondeur les sociétés américaines. Cette table-ronde propose de saisir la manière dont la sociologie informe ce moment singulier, à partir de recherches et d’expériences contemporaines dans la diversité des mondes américains.

Trois questions centrales traverseront la table-ronde envisagée. D’abord, au plan épistémologique, les intervenant·e·s interrogeront la singularité de l’apport de la sociologie pour penser les enjeux écologiques, et la place de leur discipline dans les évolutions actuelles du monde scientifique. En effet, si, de plus en plus, les questions environnementales sont appréhendées de manière inter- ou trans-disciplinaire, comment la sociologie informe-t-elle les transformations actuelles ? Quelle place occupe-t-elle dans le champ émergeant des environmental studies ? Et que disent les propositions de refondation épistémologique fondées sur une prise en compte nouvelle de l’objet environnemental de l’évolution des espaces scientifiques et de la place accordée aux sciences sociales – notamment aux discours critiques – dans un temps de « crises » radicales, « d’alertes » virulentes et d’attentes expertes ?

Ensuite, à partir de leurs enquêtes respectives, les différents intervenant·e·s montreront comment les sociétés américaines qu’i.elles étudient appréhendent l’intrication et l’expression des crises environnementales. En portant une attention particulière à l’intersection des différentes échelles (locale, nationale et mondiale), i.elles montreront comment les individus interprètent et réagissent à la transformation conjointe de leurs mondes et du monde, et vivent au quotidien la mise en danger, voire la destruction, de leur présent comme de leur avenir. Dans des contextes américains qui ont été fortement marqués par les « conflits environnementaux » portés par des mouvements sociaux locaux, ce panel sera l’occasion d’approfondir les croisements et la confrontation des travaux portant sur l’Écologie Politique latino-américaine avec ceux portant sur la Justice Environnementale nord-américaine.

Enfin, et pour finir, nous inviterons les différent·e·s intervenant·e·s à mettre en question la diversité sociale des vécus et des réactions. Comment la classe, le genre, la sexualité, l’âge, la race, etc. singularisent-elles les expériences et les rapports à l’enjeu environnemental ? Comment la ou les crise(s) écologique(s) s’expriment-elles différemment en fonction des positions occupées et des trajectoires ? Et que nous dit cette diversité des rapports de pouvoir qui traversent et structurent les sociétés américaines, faisant de l’environnement – moins qu’un donné – une question et un enjeu éminemment politique ?

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