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MARGES EXTRACTIVES : (RE)PENSER LE NEXUS MINE-ÉNERGIE DANS LES AMÉRIQUES PAR LES INFRASTRUCTURES 

Jeudi 15 juin de 9h00 à 11h00 

 Bâtiment ATHENA salle 046

Organisation : Marie Forget (EDYTEM - Université Savoie Mont-Blanc) et Vincent Bos (Géoressources - Université de  Lorraine-CNRS- i-tésé- CEA Paris-Saclay)

Argumentaire

De l’Alaska à la Terre de feu en passant par les Caraïbes, l’exploitation des ressources naturelles constitue un marqueur de l’évolution des territoires et des sociétés américaines. Selon les ressources, les époques et les territoires considérés, le phénomène, étroitement lié aux évolutions des marchés mondiaux, oscille entre ruptures et continuités. En effet, l’avancée de nouveaux fronts d’exploitation marchande de la nature dans des territoires souvent marginaux imprime une tendance régionale. Les territoires touchés, qui comptent souvent des populations autochtones et se caractérisent généralement par leur isolation, connaissent de fortes dynamiques d’aménagement par la création ou la dynamisation d’infrastructures.
Que l’on considère l’exploitation des gisements de lithium et le développement inédit de centrales solaires d’un genre nouveau dans les hauts plateaux andins (Argentine, Bolivie, Chili) pour répondre aux enjeux de la transition énergétique globale (décarbonisation, universalisation de l’accès au service, etc.), la multiplication des projets de barrages hydroélectriques sur les grands fleuves continentaux (Canada, Honduras), l’essor de l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste (Argentine, États- Unis), les projets de pipelines reliant des centres de consommation toujours plus énergivores mais éloignés des territoires de production (États-Unis) ou encore l’agro-industrie d’exportation (Brésil, Équateur, Pérou, Caraïbes, Amérique centrale, etc.), il est possible d’affirmer que l’entrée dans les activités extractives par les infrastructures est plus que jamais d’actualité sur le continent américain. La commodification des ressources et territoires américains entraîne une mutation profonde des paysages et des sociétés. Nous proposons d’interroger ce phénomène, en les analysant selon un angle complémentaire à celle des conflits générés par ces activités. Les infrastructures productives, énergétiques et de transport sont des objets politiquement denses qui dépassent la (simple) fonction technique, quel que soit leur état d’avancement et de fonctionnement. Elles constituent un matériau pertinent pour saisir l’évolution des sociétés, de leurs rapports à l’environnement et les rapports de pouvoir qui s’inscrivent dans les territoires.

Intervenant.e.s

• Jérôme Fresneau (CESSMA - Université Paris Cité) - Intégration versus fragmentation : les effets spatiaux des activités extractives au prisme des infrastructures

• Lila Benaza (Pléiade - Université Sorbonne Paris Nord) - L’exploitation des sables bitumineux en Alberta (Canada) : impacts territoriaux sur les sociétés riveraines

• Tobias Etienne-Greenwood (LAP - EHESS) - Le cadre et le trait. Remarques sur les picadas petroleras et les bases d’exploitation d’hydrocarbures en Argentine

• Juan-Pablo Pallamar (Pléiade - Université Sorbonne Paris Nord) - Le complexe hydroélectrique du Rio Madeira (CRM) et l’émergence du centre sudaméricain

• Héloïse Prévost, Isabelle Hillenkamp (CESSMA - IRD) - Perception et résistances des agricultrices et agriculteurs agroécologiques face aux infrastructures minières et agro-industrielles au Brésil. Une approche de genre

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