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GAUCHES ET GENRE DANS LES AMÉRIQUES

 Jeudi 15 juin de 9h00 à 11h00 

 MILC Amphithéâtre

Organisation : Mathieu Bonzom (CESSP - Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne) et Lissell Quiroz (AGORA - CY Cergy Paris Université)

Argumentaire

La définition de la gauche ne va pas de soi, et les recherches soutenues par l’Institut des Amériques doivent contribuer à renouveler les débats sur l’histoire et l’actualité des gauches au moyen d’un regard transatlantique. Comme point de départ, on peut définir la gauche comme un ensemble de projets politiques de transformation sociale et d’émancipation individuelle et collective non seulement vis-à- vis des rapports sociaux de classe, mais également de race ou de genre, ainsi que toutes les formes d’oppression et de domination coloniale, ethnique, nationale, impérialiste, patriarcale, ou encore des périls environnementaux planétaires. La thématique proposée concerne l’histoire et l’actualité des gauches, dans toutes leurs dimensions théoriques et pratiques, politiques, sociales, militantes, étatiques, économiques, culturelles, littéraires, artistiques, institutionnelles ou informelles.

Il est fréquent d’étudier les spécificités des gauches dans les Amériques, enracinées dans des régions marquées par une histoire coloniale, façonnées par des formes originales de développement du capitalisme et de l’État, nourries ou contrariées par les événements politiques propres à chaque nation ou déployés à des échelles infra- et supra-nationales. Il convient cependant d’éviter le travers de l’exceptionnalisme, ou de telle ou telle forme de nationalisme méthodologique. La question des circulations transnationales est également épineuse : insuffisamment étudiées s’agissant des pays d’Amérique latine, elles jouissent concernant les États-Unis d’une visibilité ambiguë, non sans rapport avec le cliché d’une gauche toujours « étrangère ». Rendre compte de l’intégration à un même espace transcontinental et/ou transatlantique, et de l’autonomie des gauches, restituer les spécificités de façon plus mesurée, tout cela implique d’entreprendre un travail comparatif systématique.

Les contributions à cet atelier tenteront d’y contribuer en confrontant leurs analyses de différents projets de gauche depuis au moins trois points de vues complémentaires : celui des genèses des gauches, de leurs origines et de leurs sources, non seulement au tout début de leur existence (qui reste à dater précisément) mais aussi tout au long de leurs trajectoires ; celui des caractéristiques spécifiques des gauches dans les Amériques, qui a déjà fait l’objet de riches débats qu’il s’agira d’aborder à nouveaux frais ; celui des dynamiques des gauches, qui sous-tend une approche s’intéressant à l’action politique, aux événements petits et grands, aux rapports de forces et à leurs évolutions, à l’agentivité des différentes populations qui ont fait et défait les gauches au fil de leur histoire et jusqu’à nos jours. Toutes ces questions pourront être abordées par de multiples approches disciplinaires relevant des humanités (histoire, sociologie, science politique, et bien d’autres).

Intervenant.e.s

• Maria Elvira Alvarez Gimenez (AGORA - CY Cergy Paris Université) - Politisation et rôle des femmes dans les gauches en Bolivie entre la fin de la guerre du Chaco et la Révolution Nationale (1935-1952)

• Zara Abud Ferrufino (Triangle - Université Lumière Lyon 2) - Les femmes du MAS : les sénatrices et députées du Mouvement vers le socialisme (MAS)

• Jules Falquet (LLCP - Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis) - Sexe, race et classe dans la gauche mésoaméricaine face à l’avancée du néolibéralisme : les expériences du FMLN et de l’EZLN

• Thierry Maire (CMH - ENS) - Sandra Moran et la gauche impossible : religion et droits LGBTI au Guatemala

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